Retrouvez le passage radio du jeudi 31 mars 2016 de Philippe NOMPEIX, Directeur du GEG, sur France Bleu Gironde par rapport au scandale de Mauléon :
Après le scandale de Mauléon, les éleveurs girondins demandent des caméras dans les abattoirs
Le Groupement des Éleveurs de Gironde, qui représente quelque 150 professionnels dans notre département, ouvrira son propre abattoir, le second de Gironde, l’année prochaine à Bègles.
France Bleu Gironde : Nous en sommes au 3e scandale révélé par l’association L 214. Avons nous clairement un problème de maltraitance dans nos abattoirs ?
Philippe Nompeix : C’est vrai que ça commence à faire beaucoup. Alès, Le Vigan, et maintenant Mauléon, quelque part on s’interroge c’est vrai sur la qualité de la filière. Il faut savoir que les animaux qui sont maltraités à l’abattoir, à l’arrivée ça donne une viande qui est de mauvaise qualité et qui est stressée, fiévreuse et donc saisie par les services vétérinaires. Même si les images sont terribles, on peut se demander à un moment si les personnes qui agissent de cette manière ne sont pas des infiltrées. Cela ne reflète pas en tous cas les méthodes qui sont pratiquées dans nos abattoirs.
Quels sont les moyens que vous avez en tant qu’éleveurs pour contrôler l’abattage de vos bêtes ?
Pour contrôler, c’est difficile, c’est vrai. Nous ne sommes pas dans les boxes d’abattage mais il y a des choses simples pour garantir les bonnes pratiques, ce sont des contrôles beaucoup plus poussés au niveau de services vétérinaires. On peut aussi mettre des caméras de vidéo dans les boxes de tuerie. Ces images ne sont pas à montrer au grand public, car tuer des animaux, cela reste choquant, mais elles pourraient être utilisées par les professionnels et les services de l’état pour un contrôle quotidien.
Comment fait un éleveur pour choisir le lieu d’abattage de ses bêtes ?
Il a d’abord une réalité face à lui, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de lieux d’abattage en France. Chez nous en Gironde il n’y a plus que celui de Bazas mais rien sur Bordeaux donc cela limite le choix. Pour notre part, nous avons choisi d’aller à Bergerac.
Craignez-vous que les consommateurs se détournent de la viande à force ?
C’est clair que ce sont des images qui plaident contre la filière mais je voudrais dire que nous avons nous les éleveurs girondins notre propre projet d’abattoir, qui verra le jour l’année prochaine sur la zone de Bègles. Les travaux vont commencer cet été et nous serons dans une démarche de la fourche à la fourchette. Les bonnes conditions abattage c’est surtout d’avoir un outil technique performant qui permette par exemple de bien immobiliser les animaux.