Une année s’est achevée, elle aura été riche en évènements, riche en rebondissements, riche en projets. Sans aucun doute au niveau de nos filières l’année 2013 aura marqué un tournant dans l’évolution de la production et de l’agriculture en général…
Les faits des dernières années (fièvre catarrhale ovine et pertes de production liées, augmentation des charges et du coût des intrans, stagnation du prix de la viande sur des bases vieilles de dix ans…) ont pesés sur l’ambiance générale et ont conduit à un découragement de certains, se traduisant par des arrêts de production…
En bovins viande ce sont surtout les « petits troupeaux naisseurs » qui ont fait les frais de l’opération avec de nombreuses cessations d’activité. Les contraintes de l’élevage ont donc eu raison de cette frange de petites exploitations qui ne trouvaient plus dans cette activité le complément de revenu attendu. La crise a renforcé le caractère professionnel de l’élevage avec des exploitations toujours plus grandes pour des résultats toujours plus tendus… En effet il n’y a plus aujourd’hui de place pour « l’à peu près » et les performances des élevages tant sur le plan technique, génétique que financier doivent être toujours à leur meilleur niveau.
On pourrait se satisfaire de cette analyse, mais le mal de notre agriculture est sans doute beaucoup plus profond car la grande problématique d’aujourd’hui, notamment en matière d’élevage, réside dans le non renouvellement des générations…
Au niveau du GEG, la moyenne d’âge de nos adhérents est passée de 43 ans à 48 ans en cinq ans… cherchons l’erreur…
Alors plus que jamais, il faut se retrousser les manches, faire preuve de dynamisme et de créativité pour redonner à notre filière tout l’essor dont elle a besoin et c’est là tout le sens de l’engagement du Groupement.
Paradoxalement, l’année 2013 sur son second semestre a laissé apparaître des signes annonciateurs de renouveau et de véritables raisons d’espérer.
Comme dans tous les modèles économiques, c’est toujours « la chute » qui fixe les bases de la reconstruction. La baisse de la production a tout d’un coup engendré une « envolée » des prix de la viande bovine qui a enregistré une hausse moyenne de près de 20%. Dans le même temps la baisse significative du prix des matières premières et des céréales notamment, est en train de donner un nouveau souffle à l’engraissement et à la finition des produits… Et puis il y a le territoire, tout le territoire agricole qui bien qu’en régression est toujours là, nécessitant une exploitation et une valorisation que seul l’élevage est capable de solutionner dans certaines zones. La surproduction d’herbe en 2013, liée à un printemps « arrosé » confirme, si besoin était, que la vente de fourrages ne sera jamais un moyen de valorisation de l’espace… et qu’il faudra donc obligatoirement assurer le maintien des espèces herbivores sur ce territoire.
La filière de distribution « de la fourche à la fourchette » que nous avons construite, en relation directe avec le consommateur sur une région importante de consommation, garantit aujourd’hui la valorisation de notre production quelques soient les aléas du marché.
Le niveau des prix déjà atteint pour notre viande bovine et la revalorisation des prix de l’Agneau de Pauillac pour la nouvelle campagne de production sécurisent les projets d’installation et de développement. Les perspectives de la nouvelle PAC semblent conforter les petites exploitations et la revalorisation envisagée des DPU (droits à paiement unique) pour les exploitations d’élevage pourrait à terme conforter la démarche. Une présence accrue de nos services sur le terrain, au plus près des adhérents pour former, informer, conseiller, organiser, conforter, structurer, planifier, garantir, sera un atout indéniable pour insuffler une dynamique nouvelle à la production…
En ce qui concerne, le GEG, malgré une conjoncture difficile et la baisse généralisée de la production la coopérative conforte ses volumes et accentue son impact sur le territoire…
Globalement, à l’amont, le chiffre d’affaires toutes catégories confondues continue de progresser.
Les boucheries dans un contexte de chute de la consommation font preuves de résistance en maintenant un chiffre d’affaires résolument élevé. Ce sont plus de 2000 clients qui franchissent chaque semaine les portes de nos magasins.
Le groupe poursuit sa croissance avec 45 collaborateurs en moyenne employés par nos différentes structures. Le projet de nouvelle boucherie du Médoc sera concrétisé dans les prochains mois pour une ouverture prévue fin avril prochain. Il apportera sa contribution à la poursuite du développement de notre activité et au renforcement de notre démarche de « commerce équitable » sécurisant les prix aux producteurs.
Malgré les aléas, malgré les commentaires, malgré les interventions et les pressions, le petit abattoir de proximité de Bègles verra bien le jour, nous en sommes aujourd’hui convaincus… Il sera garanti par nos propres volumes et sécurisera l’abattage de notre production.
Il confortera une petite filière de proximité sur un important pôle de consommation et renforcera la relation directe entre producteurs et consommateurs dans le cadre d’une démarche organisée ainsi unique au niveau national…
Meilleurs vœux à tous et bonne année 2014…